Montségur

Le château de Montségur (Montsegur en occitan), est un ancien château fort, dit « cathare », reconstruit en 1206, mais remanié à la fin du XIIIe siècle, dont les vestiges se dressent sur la commune française de Montségur dans le département de l’Ariège, en région Occitanie.
Le château est situé sur le point culminant de la montagne qui surplombe le village de Montségur, à 1 207 mètres d’altitude au-dessus du pays d’Olmes.
Le château de Montségur fut construit à l’emplacement de l’ancien castrum à la demande de Raymond de Péreille qui constituait, jusqu’au siège de 1244, un lieu de séjour des cathares et des faydits. Il a été très partiellement restauré après la reddition cathare de 1244 par la famille du nouveau seigneur des lieux, Guy II de Lévis.

Le château sur le site actuel a connu trois époques majeures au cours desquelles la forteresse se transforma peu à peu.

Dans la première moitié du XIIIe siècle, la forteresse subit pas moins de quatre sièges par les croisés, dont un seul est couronné de succès.
Dans la nuit du 28 au 29 mai 1242, des inquisiteurs sont massacrés à Avignonet par une soixantaine d’hommes issus de la garnison de Montségur. Le sénéchal de Carcassonne et l’archevêque de Narbonne Pierre Amiel sont chargés d’assiéger la forteresse, sur l’ordre de Blanche de Castille et de Louis IX. En mai 1243, les croisés, au nombre d’environ 6 000 hommes, entourent Montségur ; la garnison de Montségur est estimée à soixante-dix hommes : une quinzaine de cavaliers, des piétons et des artilleurs6.

Malgré leur écrasante supériorité numérique, les assaillants ne parviennent pas à prendre la place et le siège s’installe. Au début de l’hiver 1243, une poignée d’« alpinistes » parvient, à la suite d’une escalade audacieuse effectuée de nuit, à se rendre maître de la tour de guet. Un trébuchet est alors acheminé et monté, qui bombarde sans relâche la position des assiégés, comme en témoignent les nombreux boulets de pierre taillée sur place, pesant entre 23 et 78 kg, retrouvés sur le site. Environ un mois plus tard, peut-être à la suite d’une trahison locale, la barbacane tombe aux mains des assaillants.
Le 1er mars 1244, Pierre-Roger de Mirepoix se voit contraint de négocier la reddition de la place forte après un blocus de dix mois.
Le 16 mars, la forteresse s’ouvrit à nouveau. Tous les cathares qui refusèrent de renier leur foi périrent sur le bûcher qui fut dressé pour un peu plus de deux cents suppliciés dont la femme, trois des filles et la belle-mère de Raimond de Péreille : après avoir distribué tout ce qu’ils possédaient à ceux qui les avaient défendus durant dix mois, les parfaits de Montségur furent enfermés dans un enclos préparé au pied de la montagne puis les croisés mirent le feu aux fagots qui y étaient entassés. En tout, deux cent vingt hommes, femmes et une jeune fille périrent dans le brasier. Parmi eux se sacrifièrent des soldats de la garnison qui n’avaient pas voulu les abandonner.

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